Ne lui donnez pas trop a manger!!!
Les ânes de nos pays tempérés et riches sont tous guettés de près par le mal de nos sociétés : la surnutrition. Les conséquences sont multiples autant que graves et insidieuses. Le moindre mal est l'embonpoint. Mais il faut mettre l'âne au régime avant que se forme "le chignon", ces bourrelets de graisse de part et d'autre de l'encolure arrivent parfois à "déborder" et pendre. À ce stade, l'âne est obèse et son espérance de vie fortement diminuée. Le cas très fréquent est l'âne en état de fourbure chronique. Il n'est pas forcément gras, semble bien aller, mais est parfois bien calme dans son pré: il a mal aux pieds. On rencontre très peu chez l'âne une bascule de la troisième phalange, mais les ânes dont les pieds ont des traces de fourbures sont légion. Ces ânes finissent par avoir des difficultés permanentes pour marcher, deviennent inaptes au travail, voire à la reproduction. Les causes de la surnutrition sont graves parce que difficilement gérables. Un âne attire la sympathie et notre moyen spontané de la montrer est de lui donner une gourmandise. Personne n'y échappe, surtout pas les voisins, les enfants, les gens de passage le long de son enclos, même pas vous ! Ces gourmandises à répétition (appréciées !) s'ajoutent à une herbe déjà trop riche, voire à quelques rations d'aliments concentrés que l'on donne sous de fallacieux bons prétextes. L'organisme de l'âne, "prévu" pour résister à des périodes de disette, ne résiste pas à l'abondance. C'est déjà vrai pour un cheval et l'est encore plus pour un âne: on le tue plus vite de suralimentation que de sous-alimentation.